29/01/2018


                                                        Statufié !

22/01/2018


                                  Palingénésie


Le matin du cinquième jour était bien entamé.
Devant mon Macintosh qui affichait 9h passées d'une poignée de minutes, un peu las, je lisais le très bon Dans la dèche à Paris et à Londres du non moins excellent George Orwell.
Á demeure depuis une bonne semaine, donc exclu du pandémonium urbain, ma prison dorée bien qu'aimable m'étouffait.
Malgré ma grande fatigue et une mobilité d’autant amputée, j’avais décrété qu’il était temps sinon d’insulter la maladie, tout au moins la taquiner.
Prendre un peu l’air, fût-il vicié, me ferait du bien.
Heureux est l’homme qui piétine la disgrâce, pensais-je un peu naïvement !
Fort de cet axiome, je me mis en branle. 
La porte en bois de ma cour intérieur claqua derrière mes petits pas.

Il était convenu qu’il fit froid à pierre fendre. Ce matin-là, il n’en fut rien. Le ciel dépourvu de nuage était embelli par une froide lumière hivernale, l’air était donc moins mordant que prévu, tout au plus vivifiant.
Une caresse plutôt qu'une morsure, comme janvier aime à nous donner.
Le gris pétrole du bitume ravagé par intermittence n’avait d’égal dans sa triste laideur, que les carcasses des poubelles laissées vides par les préposés qui avaient officié une bonne heure auparavant.
Ce constat se mua en une irrévocable sentence, ma rue était en cet instant passablement défigurée !
Le temps d'un instant, je crus être immergé en plein roman d'anticipation...

Il fallut cependant plus qu’une sorte d’attentat visuel pour calmer mon envie de photographier. Plus de dix jours sans déclencher avait aiguisé en moi un irascible appétit artistique. 
L'envie s'était transformée en besoin ! 

 Ne pouvant aller bien loin, car contraint…, j’optais pour la rue Calixte II, qui a l’immense avantage d’être concomitante à la mienne. Bien qu'assez courte, la montée de ma rue ne fût guerre aisée, malgré l'assistance de mes cannes. Je vainquis cependant l'écueil, non sans une certaine satisfaction.
Une première victoire en amène d'autres après elle." 
Le postulat d'Amiel se fit mien !
Á destination, assis à l’arrière de ma voiture porte ouverte, « mon » APN autour du cou, je vapotais tranquillement, louant grâce aux délices de la cigarette 2.0, tout en guettant une potentielle cible. 

Depuis peu, j’ai l’avantage d’avoir à disposition ( grâce à la complicité de mon beau-frère ) un hybride Sony. Je dois avouer qu’avec son poids plume et son écran orientable, c’est un vrai plus pour la photo de rue. 

Les riffs ravageurs de Muse ( Stockholm Syndrome ) inondaient mon cortex préfrontal de dopamine quand une voiture se gara le long de la cathédrale St-Maurice. 
En sortit, un homme barbu, d’un certain âge portant une casquette en feutre du meilleur goût. Le port du couvre-chef connaît une résurgence stylistique qui semble perdurer…
Bien qu'il fût photogénique et il l'était indubitablement, il fallait assurer l'essentiel, faire une bonne photo.
Beaucoup de photographes de rue aiment shooter en priorité ouverture ( A ), je m'y suis essayé, rien à faire, je n'aime pas.
Je suis habitué depuis des années à tout vouloir maitriser, le mode manuel ( M ) fût donc mon choix.
J’attendis qu’il se présenta à ma hauteur et shoota en rafale, les yeux fixé sur mon écran.
L’homme, lui, manifestement pressé n’en prit pas acte, puisque aucun signe de surprise ne vint marquer davantage ses rides et traits, témoin impitoyable de sa longue vie.

Immédiatement, je vérifiai mes photos, une me sembla plutôt réussie. 
Tutoyant l'euphorie, je décidai de prolonger ma petite séance pour enrichir ma carte SD de quelques photos, avant de prendre congé.
Ce que je fis.

Á mon retour, ma rue me sembla bien moins morne qu'à l'aller. Les mondes de Bradbury et McCarthy étaient bien loin.



Une poignée de minutes plus tard, après avoir traité cette photo, j’écrivis ces quelques lignes.

15/01/2018


                                                         Sur un air d'Edith Piaf...

04/01/2018







                                                                En marche...

La nuit a fini par engloutir définitivement cette drôle d’année 2017.

De façon immuable, les joies ont croisé les peines, les rires ont effacé les pleurs, la conscience a souvent été trahie par la bien-pensance et quelques fois, mais à l’évidence pas assez souvent, l’amour a balayé la haine.

D’aucuns diront finalement, rien de nouveau, seulement un copier/coller des années antérieur. 

À ce détail près que nous avons eu droit à une séquence politique sinon pathétique assez grotesque qui a bien empuanti ces six premiers mois.
Notre belle machine démocratique rongée de métastases a bien fait son office !
Les affaires, l’insupportable complaisance de certains médias, les injonctions morales telle une lame tranchante et froide d’une guillotine sont tombées.

Le roi est mort, vive le roi…

On remarquera la promptitude du « nouveau » à enfiler sans difficulté aucune ses oripeaux, sa pointe de pédantisme et son verbiage bien calibré.
Pour ce qui est de l’inévitable décalage entre les actes et le discours, le temps apportera les réponses, fussent-elles désagréables…

Rideau, la matrice gagne toujours !

Mais ne soyons pas trop inquiets, 2018 sera une bonne année. 
La croissance revient, Hanouna fera toujours de l’audience, Quotidien distillera encore ses deux minutes de la haine, la coupe du monde ( de foot ) aura bien lieu et en septembre un nouvel iPhone sortira… 

Cela dit,  je vous souhaite sincèrement une très bonne année !